Théophile de l'Actu

L'économie de l’Argentine sous Javier Milei

Par Maïwenn ABGRALL, publié le mardi 29 avril 2025 08:37 - Mis à jour le mardi 29 avril 2025 08:37

Depuis son investiture en décembre 2023, le président argentin Javier Milei, autoproclamé « anarcho-capitaliste », a mis en place une politique économique visant à redresser une économie en crise. Ses réformes ont énormément changé et bouleversé le pays, suscitant à la fois espoirs de redressement et inquiétudes face à une pauvreté grandissante.

Dès son arrivée au pouvoir, Milei a lancé une série de mesures radicales : suppression de 13 ministères, licenciement de 30 000 fonctionnaires, réduction des subventions publiques dans les secteurs de la santé, de l'éducation et des retraites. Ces décisions ont permis à l'État de dépenser moins qu'il ne gagne, une première depuis 15 ans. De plus, le peso a été dévalué de 54 %, et les contrôles des changes ont été levés, permettant au peso de flotter librement entre 1 000 et 1 400 pour un dollar américain.

L'une des réussites du gouvernement Milei est la réduction de l'inflation, passée d'un pic de 289 % en avril 2024 à 66 % en février 2025. Cependant, cette stabilisation s'est accompagnée d'une baisse économique, avec une contraction du PIB estimée à -3,5 % pour 2024. Le chômage a également augmenté, passant de 6,2 % à 7,7 %, sans compter l'impact sur le secteur informel (ensemble des activités économiques qui ne sont pas déclarées officiellement à l’État), qui représente plus de 45 % de l'emploi total en Argentine.

Au premier semestre 2024, le taux de pauvreté est passé à 52,9 %, contre 41,7 % fin 2023 . L'extrême pauvreté, a aussi augmenté, elle touche environ 18,1 % de la population. Des millions d'Argentins, notamment dans la classe moyenne, ont vu leur niveau de vie chuter.

Dans la ville de Puerto Madryn, en Patagonie, la ville, privée de financements compte sur ces habitants pour financer eux-mêmes le bitumage de leurs rues. Face à la réduction des budgets municipaux et à l'absence de soutien de l'État, les résidents ont contracté des prêts pour améliorer leurs conditions de vie.

Malgré les difficultés, le gouvernement mise sur une reprise économique en 2025, avec une croissance projetée de 5,7 % selon l'OCDE. Mais cette perspective dépend de la capacité du pays à avoir des investissements, à restaurer la confiance des marchés et à maintenir la stabilité sociale.

Louise, Maïwenn, Anouck

Sources :

Catégories
  • International